Maldives 🇲🇻
27/11/21 - 05/12/2021 Après 3 jours entiers à naviguer du vaste Golfe d'Oman vers la Mer d'Arabie, après 3 jours hyper monotones où il ne se passe absolument rien sauf me reposer et regarder l'eau défiler, j'arrive dans un archipel d'îles paradisiaques (ou presque).
D'habitude, je vais toujours chez une femme
L'ambiance est déjà très spéciale à l'arrivée, le port est quasiment sur la piste d'atterrissage de l'aéroport, tout le monde dans le même bâtiment d'immigration. Je n'ai pas bien choisi cette fois-ci car le contrôleur, qui devait sûrement être en retard pour sa pause burrito, m'emmerde un peu. Il veut absolument une preuve de partance du pays. Que sais-je Hubert ? Je ne sais même pas ce que je fais demain. J'effectue un de mes tours de passe-passe régulier qui consiste à prendre une capture d'écran d'un vol bien cher, avec mon prénom inscrit. Ça passe.

Je plastique, tu déchets, nous jetons
Il pleut. Non seulement je me fais littéralement rincer mais en plus, je vois qu'il y a des déchets partout. En 5 mois de voyage, c'est la première fois que cela me choque autant. De la crasse flotte tel un parasite qui cherche désespérément un hôte.

Des bouteilles à la mer ! Dans la capitale Malé, le traffic est monstrueux. Concept qu'il faut m'expliquer : avoir une voiture sur une île où tout est faisable à pied. Je trouve mon logement, je me débarbouille, je vais manger et je vends un rein pour payer l'addition. Premier objectif : ne pas vider mon compte en banque (d'ailleurs, presque tout se paie en dollars USA, rarement en monnaie locale). Je me renseigne sur ce que les backpackers font aux Maldives et je décide d'aller vers une première île : Maa'fushi. C'est seulement à ce moment là que je commence à voir les eaux turquoises, cocotiers et vahinées. En effet, c'est digne des cartes postales. Je prends un logement pour 5 nuits, vends mon deuxième rein mais change de mentalité : je n'ai pas économisé toutes ces années pour ne pas en profiter quand même un peu ! Je suis dans un petit paradis !
Sous les sunlights des tropiques ! iiques !
J'essaie de mettre les déchets de côté, et je prévoie mes petites activités : visite d'une petite île adjacente, sortie en mer, snorkeling avec les dauphins et tortues... Pouah dirait ma grand-mère. Les endroits, c'est vrai, sont vraiment magnifiques. Pourtant le sentiment de culpabilité et de tristesse restent avec moi tout du long. Les déchets ne viennent pas spécialement de personnes locales mais la majorité des resorts et hôtels de luxe (sur pilotis). Une personne de l'île qui lutte contre cette pollution m'explique : "sur les îles très touristiques, les hôtels rejettent les déchets en mer car la collecte par bateau ne se fait pas assez régulièrement. Quand une île n'a pas assez d'espace pour un incinérateur ou un site d'enfouissement, ils faut venir chercher les déchets mais après une certaine accumulation et pour ne pas que cela se voit des touristes, les complexes hôteliers rejettent à la mer, à l'abri des regards. Après un moment, ces déchets arrivent sur nos îles, plus locales avec moins de touristes et nous subissons les déjections. C'est comme si c'était notre rôle de traiter les déchets des autres (fatale réalité ! Il y a tellement de documentaires qui montrent des déchets belges en Malaisie ou au Cambodge par exemple). C'est triste pour nos îles, mais nous avons tous besoin des touristes pour survivre."
Il est grand temps d'agir
Où est donc le juste milieu ? Que pouvons-nous faire ? Continuer à se battre, faire des petits gestes, mieux gérer notre consommation de plastique et même alimentaire... Des petits gestes à notre échelle pour cette planète qui, si nous continuons ainsi, ne survivra pas pour les générations futures. Ce n'est qu'une paille, disent 8 milliards de personnes.
Disons non à la paille en plastique
Après 1 petite semaine à me prélasser et à me faire brûler au soleil, mes peaux pelées et moi-même retournons dans la capitale où m'attend un petit voilier (trouvé sur un groupe Facebook de voyageurs) qui va m'emmener vers le Sri Lanka.
